wywiad z konsulem1Wywiad

z Panem Frédéric de Touchet

Konsulem Generalnym Francji w Krakowie,

przeprowadzony na kilka dni przed uroczystością nadania naszej szkole certyfikatu LabelFrancEducation     

przez uczniów klasy IIIA LO dwujęzycznej
z językiem francuskim,

Aleksandrę Ostaszewską i Michała Klimiuka.

Quelle était votre réaction au moment où vous aviez appris que vous alliez débuter votre mission de Consul Général à Cracovie en 2016?

J’étais évidemment très heureux, parce que j’étais candidat, donc c’était pour moi une marque de confiance de la part de l’Ambassadeur, de la part du Ministère des affaires étrangères et de la part des autorités polonaises qui ont accepté ma nomination. J’étais d’autant plus heureux que je connaissais déjà la Pologne, j’avais été en poste à Varsovie il y a dix ans. J’étais tombé amoureux de la Pologne, des Polonais, de cette culture formidable. C’est un pays très dynamique, très moderne, très européen, très ouvert. En plus Cracovie c’est une ville très particulière, c’est une ancienne capitale, une ville universitaire, une ville d’une très très grande culture, mais aussi une ville d’innovation et de jeunesse. Tous ces atouts, pour moi c’était un rêve donc j’ai été évidemment, vous pouvez l’imaginer, très très heureux.

Qu’appréciez-vous le plus à Cracovie et en Pologne?

Vous me posez des questions auxquelles il n’est pas très facile de répondre de manière courte. Vous savez pour les Français – je vais parler de la Pologne, avant de parler de Cracovie – cela toujours été un pays extrêmement tellement proche dans l’histoire, envers lequel il y a une sympathie qui dépasse toutes les différences très momentanées qu’il peut y avoir.

Pour nous, Français, nous sommes nourris depuis notre enfance par toutes les grandes figures qui unissent nos deux pays, que ce soit évidemment Chopin, George Sand, Adam Mickiewicz et Michelet, et plus près de nous tout ce qui avait trait à l’aventure de Kultura, Giedroyć, Gombrowicz et tous ces grands créateurs qui ont apporté énormément à notre culture.

J’ai été de la génération qui a vu l’énorme élan de solidarité spontanée des Français au moment où la Pologne a été écrasée par l’état de siège. La réaction des Français eux-mêmes, de tous les âges, de tous les milieux, était une sympathie extrêmement active, qui s’est manifestée par l’envoi de camions de dons, de médicaments, de matériel médical… Il y a un livre qui q été fait là-dessus par Piotr Augustynek, qui s’appelle Ciężarówki nadziei. Je pense que cela explique beaucoup de choses, c’est une constante qui restera et reste toujours. La France vient de fêter le centième anniversaire de la renaissance de la Pologne, cette année c’est le centième anniversaire du traité de Versailles. Le maréchal Foch, qui est un maréchal polonais aussi, a été très vigilant pour que la Pologne puisse non seulement exister, mais être forte. C’est l’armée bleue du général Haller, le soutien du général Le Rond dans les plébiscites de Silésie et le rôle personnel du « Tigre », de monsieur Clémenceau, qui était très proche d’Ignacy Paderewski, dont le surnom était « le Lion de Paris », et puis Roman Dmowski – on avait une proximité.

Il y avait les points du président Wilson, qui ont apporté la recréation de la Pologne, mais après concrètement, pour que la Pologne existe, avec ses qualités, il fallait qu’elle ait des frontières reconnues, dans un traité, et une armée qui lui permette de résister aux menaces extérieures, en particulier venues de l’est – c’était le miracle de la Vistule. Le succès de la Pologne pendant l’entre-deux guerres n’a pas été inattendu pour nous, parce que l’on connait la Pologne, l’on sait sa capacité de résistance, de développement et d’ouverture.

La tragédie pour nous a été la deuxième guerre mondiale, où nous avons déclaré la guerre dès l’invasion. On a pas eu le temps de venir, mais comme des Polonais et des Français avaient combattu, des polonais en France en 14, des Français volontaires en Pologne en 1918, et de même, nous avons eu la chance de pouvoir avoir la solidarité des combattants polonais. Pendant toute la deuxième guerre mondiale en France, en Angleterre, pendant le débarquement ils se sont battus avec un courage incroyable.

Tout cela, je pense, explique cette sympathie qui n’a jamais changé. Je crois aussi, et c’est l’une des raisons, qu’il y a une tradition de francophonie d’une immense qualité en Pologne, et je suis très heureux que grâce à votre Lycée, elle se maintienne, parce que le dialogue c’est aussi partager des valeurs communes, une culture européenne mais aussi une exigence, le souhait de progresser, d’être fier de son pays – c’est quelque chose qui est très proche pour nos deux pays.

Alors, Cracovie. J’étais venu à Cracovie bien avant, il y a dix ans, et donc quand je suis revenu ici, ce qui m’a frappé le plus, c’est l’extraordinaire dynamisme de Cracovie. C’est une ville qui est à la fois une capitale culturelle, une capitale universitaire, avec des monuments magnifiques, mais aussi une d’innovation, une ville d’ouverture avec de grands écrivains – la ville de Miłosz, de Szymborska…

C’est une des raisons pour lesquelles l’Académie Goncourt, qui était au début un peu réticente, a accepté finalement de créer le premier Goncourt étranger en Pologne, il y a vingt ans exactement, et depuis il y en a quatorze – les Tchèques en ont fait un etc. L’année dernière Bernard Pivot, président de l’Académie Goncourt, est venu ici pour rencontrer le jury. Treize universités polonaises se sont réunies dans mon bureau, mais je m’en vais… c’est formidable, une telle connaissance.

Donc Cracovie – culture, ouverture, des personnes d’une immense qualité. Dans le domaine de la culture il y a une offre tellement formidable. Des coopérations se font entre des orchestres français et des festivals de Cracovie. On a des tas d’occasions d’échanger. Le 28 mars l’Orchestre des Champs Élysées va venir, et le 3 juillet ce sera le contre-ténor Philippe Jaroussky, qui est une star mondiale. Cela veut dire que les Français sont contents de venir ici, au plus haut niveau.

L’autre chose que j’ai vu en arrivant c’est le fait que l’on a une communauté française très dynamique, très heureuse ici, avec de très grandes entreprises qui apportent aussi. Le nombre de postes créés par les entreprises françaises c’est 130 mille emplois. Je pense que la France est le premier employeur étranger en Pologne.

Les Polonais qui travaillent deviennent des cadres supérieurs, des dirigeants. Ici nous avons le siège d’Air Liquide Polska, dirigé par une personne remarquable, Agnieszka Kula-Borsuk. C’est une entreprise d’innovation, de très haute technologie qui travaille aussi pour les personnes, avec le gaz médical, qui est le fournisseur de gaz d’Arcelor Mittal. Donc on a cette autre exigence de Cracovie outre la qualité : l’innovation.

Une ouverture sur l’extérieur qui attire : les 8-9 avril on aura le 5ème congrès européen des collectivités locales, avec de très nombreux maires français, notamment de grandes villes. Pour moi l’un des défis, c’est que je voudrais que les deux villes partenaires de Cracovie, Bordeaux et Orléans,  soient encore plus actives.

Vous savez que l’on a une formidable école de droit français, qui a créé une maitrise de droit privé. Les étudiants sont formidables : ils sont tellement bons que l’un des étudiants est devenu maitre de conférences en France. Tout cela se développe. Ils viennent de créer une maitrise de droit privé, qui marche très bien. Et je voudrais que l’on fasse un grand séminaire, peut être franco-allemand, sur le droit de l’environnement, qui est un enjeu pour les citoyens, pour les entreprises, pour les autorités locales.

Nous avons des outils, nous avons des personnes formidablement formées ici à Cracovie et donc, la force, c’est l’échange et la coopération.

Je crois que c’est m’une des grandes forces de Cracovie. 170 mille étudiants, presque un million d’habitants maintenant, donc vous attirez le monde entier, et pas seulement les Ukrainiens. Cent mille Ukrainiens, mais je vois des jeunes Français tous les jours qui s’installent ici

Rue Krupnicza no 7 il y a  magasin qui offre des produits qui sont très bons, que vous connaissez peut être déjà, des fromages de la région Rhône-Alpes, des charcuteries. Le 22 mars nous aurons une réunion des étudiants de l’école de droit français qui va se réunir là. Le 21 mars – Gout de France. J’attends une délégation de la région de Lyon, Auvergne Rhône-Alpes, qui est jumelée avec Małopolska, comme Centre Val-de-Loire, peut-être.

J’espère qu’au mois de juin, ont aura une belle exposition sur Léonard de Vinci, qui a fini sa vie en France, invité par François Ier – c’est un lien entre la France, l’Italie et la Pologne, avec la Dame à la Belette.

On a ces défis pour faire des choses de très grande qualité, mais tout cela dépend de la jeunesse, car c’est la jeunesse qui développe la ville. J’ai une communauté importante, tous les jours j’ai de jeunes Français qui arrivent. En ce moment c’est les vacances en France, vous entendez le français dans la rue : 260 mille Français par an visitent Cracovie.

Autre nouveauté l’année dernière : un nouveau vol Cracovie-Marseille. L’année d’avant, Lourdes-Marseille. Cette année deux vols nouveaux : à partir du 3 avril Bordeaux-Cracovie, et à partir du mois de mai, Nice-Cracovie. Les vols sont pleins dans les deux sens, cela permet d’échanger, et surtout j’espère avoir de plus en plus d’échanges d’étudiants.

On partage la francophonie. À l’Académie Française il y a un écrivain chinois, François Cheng, et il a un écrivain russe, sibérien, mais francophone, qui s’appelle Andreï Makine, qui a eu le prix Goncourt. Il y a des écrivains polonais francophones incroyables – Miłosz, Szymborska. C’est très impressionnant, s’il y a avait autant d’écrivains français qui travaillaient en polonais, mais bon, c’est peut être encore plus difficile.

Je sais que vous êtes philologue de formation. Quels conseils pourriez-vous donner aux jeunes qui apprennent le français? 

J’ai été non seulement philologue, mais j’ai été aussi professeur, j’ai été lecteur deux ans, une année en Ukraine, à Kiev et une année en Russie du nord, dans la ville de Jaroslavl. J’ai beaucoup aimé, c’est très stimulant. J’ai travaillé avec des étudiants, et aussi avec des gens de votre âge, de terminale, dans une école spéciale, avec le français justement. J’ai beaucoup aimé cette expérience, c’est très stimulant.

C’est important d’avoir des professeurs, c’est un métier qui est très exigeant, il faut être disponible, il faut croire en ses élèves, il faut être capable aussi de les stimuler. J’ai eu la chance d’aller à une université où j’ai appris le russe, le polonais aussi, et donc il y a une relation de confiance avec les professeurs.

Quels conseils donner aux jeunes qui apprennent le français ? C’est d’aller au bout de sa passion, de se donner les moyens de réussir. Souvent, on me dit le français, c’est difficile, que l’italien ou l’espagnol, c’est plus simple. Peut-être est-ce l’impression que cela donne, mais ce que je sais de mon expérience de l’apprentissage des langues étrangères, c’est qu’il y a des niveaux. On est à un niveau et puis, on monte d’un niveau. Il faut pratiquer régulièrement. J’ai commencé par le russe et l’espagnol, puis j’ai appris d’autres langues après, que je comprends.

C’est comme le sport, la gymnastique – si on le fait pas… Donc, soyez ambitieux, faites ce que vous aimez. Si l’on choisit le français, je pense que c’est parce qu’au départ on l’aime, ou par tradition familiale, il y a des tas de raisons différentes, mais ne jamais se décourager, travailler, et aussi savoir que cela sera un atout, et donc avoir la capacité à rechercher l’excellence, arriver au niveau que vous avez, c’est-à-dire C1 ou C2, complétement bilingues – c’est un atout énorme.

Quand vous chercherez un travail après, quand vous aurez fait une autre spécialité, c’est là que vous allez faire la différence, parce que cela ouvre non seulement des portes ici dans votre pays – vous savez il y a tous les jours des sociétés qui viennent nous voir pour nous demander de trouver des francophones. Dans le secteur de l’outsourcing (85 mille personnes employées à Cracovie), le besoin est de 30% de francophones, donc 30 mille personnes, et elles ne sont pas là. Donc quand vous allez commencer à travailler, vous serez mieux payés que les gens qui ne parlent que l’anglais.

L’année dernière en 2018 nous avons eu 34% d’élèves en plus. Je vois les gens, des jeunes, des gens des grandes institutions culturelles. Notre activité augmente. Ce sont des gens très différents, comme les échanges qui augmentent. Mais en fonction de ce que vous choisirez après, votre capacité de choix va être élargie. Mais un des points les plus importants, c’est de trouver du plaisir à ce que l’on fait, tout en faisant les efforts nécessaires.

Vous avez la chance d’être dans un excellent Lycée. Quand je vois les élèves de votre école – j’y ai été souvent – notamment pour le 25ème anniversaire, je suis très impressionné par la qualité des élèves, surtout des élèves, et des enseignants. C’est ce qui explique que vous soyez reconnus. Souvent, nous travaillons ensemble, soit à la Foire du Livre, à la Fête de la rue Stolarska, et je vois des étudiants, des élèves heureux. C’est cela le plus important : il faut être heureux d’apprendre.

Que pensez-vous des établissements bilingues comme le nôtre? Quel avenir voyez-vous pour eux?

Par curiosité, j’ai regardé la reconnaissance de ces établissements. Mon opinion a été directe. Je suis allé visiter, à plusieurs reprises avec votre coordinateur et votre directrice. C’est un très grand atout pour les étudiants, d’abord. C’est la chose la plus importante.

Quel avenir je vois pour eux ? Je vois un avenir de développement des capacités. Nous sommes dans un espace ouvert, c’est l’Union Européenne. Le français est l’une des deux langues officielles de l’Union Européenne. C’est une langue qui offre une grande variété de pays – si vous voulez aller au Canada, si vous avez un diplôme de français, vous entrez directement, c’est obligatoire, et de même dans un certain nombre de pays, dans l’ensemble du monde francophone.

J’espère que bientôt, l’Université Jagellonne adhérera à l’Agence Universitaire de la Francophonie, qui donnera de nouveaux moyens, de nouveaux lecteurs etc. Je crois que votre Lycée est reconnu et il va avoir cette capacité d’attraction. Vous êtes un modèle pour les autres établissements du même type.

Vous savez que depuis quelques mois fonctionne, rue Agnieszki no 1, une école trilingue, qui propose le français. C’est une crèche, qui va devenir une maternelle et une école primaire. Il y a déjà 5 ou 6 élèves, c’est un début. Le principe, ce sont des professeurs natifs, français, anglais, polonais. Les enfants commencent à un an – et à trois ans, ils parlent trois langues. Ils ne savent pas écrire, mais ils parlent. La directrice m’a dit qu’en plus ils apprennent l’ukrainien, parce que les personnes qui y travaillent sont ukrainiennes.

Vous avez la chance d’avoir une école où vous avez le cycle complet, dès que vous êtes plus jeunes. Vous avez une bonne prononciation, pour vous, c’est naturel. Vous pouvez penser en français, passer de l’un à l’autre, c’est le plus important. Donc votre établissement, je lui vois un avenir très bon.

Je crois qu’à Cracovie, vous serez un modèle pour d’autres établissements. J’ai rencontré le maire adjoint en charge de l’éducation, qui est une ancienne directrice d’éducation de Cracovie. Elle est très intéressée à ouvrir cette possibilité aux jeunes Polonais de Cracovie.

Je sais qu’il y a une réforme en cours, il y a beaucoup d’interrogations, notamment sur le français, sur les langues étrangères. Ce n’est pas simple, ce n’est pas à commenter, mais notre souci c’est de maintenir cette possibilité et de créer de nouvelles possibilités pour l’enseignement professionnel, dans tous les domaines.

Bientôt nous auront la Foire des Métiers, qui va commencer le 21 mars, et donc je pense que beaucoup de ces jeunes pourraient faire des stages en France. On peut les aider au départ. Ils ne parlent pas comme vous, mais qu’ils puissent être à l’aise, qu’ils profitent de leur stage.

Le Lycée XVII, c’est un modèle, et en Pologne et un peu dans le monde, il est reconnu, déjà. C’est pour cela que la matérialisation de cette tradition de qualité, de cette ambition, c’est l’octroi du label LabelFrancEducation.

Il y a 53 pays dans lesquels il y a ces 285 filières, labélisés, donc avec différents niveaux, et cela fait 110 mille élèves. En Pologne il y en a sept en tout. Évidemment il y a le Groupe Scolaire no 7 – la cérémonie sera la semaine prochaine à la Mairie, le 14 ; Varsovie ; Katowice, avec le Groupe Scolaire Copernic, excellent aussi, et Łódź, avec le Lycée no 13 Marie Piotrowicz.

Cette année est l’année de la recherche franco-polonaise. Avec la tradition de Marie Curie, on a de nouveaux diplômes, on travaille avec les meilleures institutions. C’est le premier partenaire d’AGH. La Pologne est, dans le monde, le troisième partenaire prioritaire pour la France pour la coopération universitaire.

Cela veut dire que nous, on croit à la Pologne. La semaine prochaine, des collègues de l’ambassade vont venir pour cette cérémonie très importante. Quand je suis venu à Cracovie, j’ai eu la chance d’être invité à la cérémonie des 25 ans du Lycée XVII. Là, c’est une nouvelle étape qui va renforcer votre reconnaissance.

Je ne sais pas si vous en rendez compte, mais ce n’est pas automatique ni facile – il y a des critères qui sont très exigeants, ce n’est pas quelque chose que l’on donne comme ça : c’est une garantie que ce soit un enseignement francophone de très grande qualité. Et c’est le cas pour votre Lycée. Vous pouvez vous féliciter, parce que les critères se sont les professeurs, mais aussi les élèves.

Quand les élèves ont de bons résultats, cela veut dire que l’école est bonne. Je veux vous féliciter pour cela ? Bientôt vous allez avoir votre bac, vous allez faire des études, vous allez voyager, vous allez bouger. J’ai l’impression d’avoir des élèves, des lycéens heureux.

Ce qui fait le charme du français, c’est que la langue n’est pas complètement unifiée, rigide. Les régions françaises ont des accents. Une des particularités de la France c’est qu’en principe, quels que soient les accents, le français se parle à peu près partout. C’est un peu différent dans d’autres pays européens dans lesquels il y a des langues régionales qui sont plus fortes, l’Italie, l’Angleterre, l’Espagne. Il y a une diversité en Europe – ca fait son charme, aussi.

J’ai visité un certain nombre de pays, européens ou non européens, les États Unis etc., l’Autriche, la Russie, et partout où j’ai vu des francophones, par exemple dans la presse, les grands journalistes. Aux États Unis, dont on dit toujours que c’est un pays, mais aussi un grand continent, il y a des journalistes qui parlent un français impeccable.

Cela veut dire qu’ils ont investi, que cela les intéresse. L’intérêt c’est d’élargi l’esprit. Même en Russie j’ai été très frappé de cela, dans une radio, qui était très importante. C’est cette tradition d’ouverture, de liberté de l’information. C’était dans une radio qui s’appelait Echo Moskvy. Un journal qui a disparu, qui s’appelait Siegodnia – il y avait un Parchomenko. Pareil, il était francophone impeccable, et avec aussi une exigence de qualité. La situation de la presse en Russie, vous la connaissez aussi bien que moi, ce n’est pas facile.

Ici il y a une tradition de francophonie très importante : cette génération qui était partie pour des raisons évidentes, mais que ce soit Adam Michnik, toute cette génération, mais même plus près de nous, des jeunes journalistes. Vous avez une presse très intéressante, très importante. Je me souviens avoir rencontré la directrice des programmes de Radio Zet, ils achètent des programmes à l’étranger.

On entre dans un monde ouvert, il faut être capable de négocier, de connaitre de gens, d’avoir un réseau européen, mondial. C’est pour cela la langue. Pour l’instant vous êtes au début, mais votre horizon va s’élargir. L’effort que vous avez fait maintenant, il va vous ouvrir des portes toute la vie. C’est irremplaçable.

La semaine prochaine, notre école va recevoir LabelFrancEducation. Que pourriez-vous dire à cette occasion à tous mes copains qui vont certainement lire votre interview dans le journal qui va paraitre à cette occasion? 

D’abord, bravo. C’est une reconnaissance, c’est la fin d’un processus. Cela veut dire que l’école dans laquelle vous estes est reconnue au niveau mondial dans le cadre du système français d’enseignement, donc – bravo pour cette distinction, cela montre que le Lycée XVII, le Groupe Scolaire no 7 fait partie du paysage de l’enseignement français dans le monde. Il y a en a en tout dans le monde 285, donc vous êtes l’un des sept établissements en Pologne, le seul à Cracovie, donc cela – comme on dit en français, noblesse oblige.

C’est quelque chose dont vous pouvez être fiers. C’est le mérite à la fois non seulement des professeurs, mais aussi du fait que les élèves sont d’un très bon niveau. Une école, c’est toujours une famille. Je crois que cela va vous ouvrir des portes. Quiconque regardera se dira – ah, il a fait ce lycée-là, ah, il a le label LabelFrancEducation.

Vous savez, c’est comme les bons produits qui ont les bonnes étiquettes. Je pense que vous pouvez dire à tous vos copains, à vos professeurs que l’on est fier de vous. Je sais aussi que l’ambassade toute entière, l’Ambassadeur, nos collègues de la coopération éducative qui vont venir exprès pour cela… Le fait aussi que la Mairie, et cela est très important, que les autorités de la ville au plus haut niveau reconnaissent ce label.

C’est une reconnaissance en France, dans le monde francophone en général, et en Pologne. De ce point de vue-là, cela vous met sur un piédestal, et je pense que cela va contribuer à attirer des élèves, et c’est ce que je vous souhaite. Vous allez finir, et peut être dans quelques années. Soyez simplement ambitieux, et faites ce qui vous plait, c’est le plus important.